Le burn out, un syndrome pas si nouveau
Ali Rebeihi : "A partir de la seconde moitié du XIXe siècle, le travail se retrouve au centre de l'activité humaine, de l'organisation sociale et politique. On assiste progressivement à une augmentation du syndrome d'épuisement professionnel. Par exemple, en 1911, des études décrivent une forme de neurasthénie des instituteurs. Dans les années 1920 apparaît ce que les spécialistes appellent la "fatigue industrielle". En 1956, certains chercheurs décrivent une névrose des téléphonistes.
Le burn out, un mal insidieux
Agnès Bonnet-Suard : "Les personnes qui sont victimes de ce processus peuvent être pendant longtemps sourde à ce processus qui opère en elles."
Aurélia Schneider : "Souvent, la personne a des arrêts maladies longs avant de repartir du bon pied. Là, elle s'aperçoit avec le recul que cela fait des mois qu'elle souffre d'un épuisement dont elle, et son entourage, ne se sont pas rendu compte."
Les signes qui ne trompent pas : l'assèchement émotionnel, la déshumanisation et la perte d'efficacité professionnelle et personnelle (Maslach & Jackson, 1981)
L'assèchement émotionnel, c'est l'épuisement émotionnel poussé à l'extrême. La personne ne ressent plus la qualité émotionnelle qu'elle peut tirer des relations avec son environnement.
La déshumanisation, c'est une attitude cynique envers les personnes avec lesquelles on travaille. Et c'est un regard très acerbe porté sur son métier et l'intérêt de sa fonction. Cela correspond à l'impression de fonctionner comme un robot qui peut aller jusqu'au sentiment de ne plus se reconnaître, de ne plus être maîtres de son action.
Et enfin, le dernier facteur, c'est la perte d'efficacité personnelle. C'est le sentiment de ne plus être efficace, au travail et de ne plus être capable de donner ce qu'on donnait. Et c'est extrêmement culpabilisant pour les personnes qui le ressentent.
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