"Près d'un salarié sur deux est désormais en détresse psychologique."
Entre 2019 et début 2020, l'ADP Research Institute a interrogé 32.442 travailleurs dans 17 pays sur quatre continents, pour obtenir un aperçu des opinions des salariés avant le début de la pandémie. Puis, ils ont de nouveau interrogé 11.000 travailleurs dans six des pays, pour dresser un tableau de l'opinion des travailleurs juste avant et après la pandémie.
Dans son rapport, L'institut souligne "les inquiétudes des salariés concernant la sécurité de leur emploi s'accroissent, et certains d’entre eux souffrent d'une surcharge de travail et d'un manque de moyens".
Près d’un salarié sur deux est en détresse psychologique, soit une hausse par rapport au mois de mai dernier, estime Empreinte Humaine. Un tiers des salariés est même en état d’épuisement émotionnel sévère et 5 % en burn out. Cet épuisement est mesuré sur la base d’enquêtes, notamment à partir de la 4ème édition du "Baromètre de la santé psychologique des salariés français en période de crise" réalisé par OpinionWay. Ce baromètre a été réalisé auprès d'un échantillon représentatif de 2.004 salariés du privé et du public, selon la méthode des quotas.
Les personnes en télétravail sont nombreuses à souligner des incivilités numériques. "6 personnes sur 10, en télétravail, estiment que les outils numériques sont utilisés pour surveiller s’ils se connectent au bon horaire. Par ailleurs, plus de 5 salariés en télétravail sur 10 trouvent qu’il y a davantage de mails envoyés avec copie à la hiérarchie pour mettre la pression. Quand un tiers de ceux interrogés remarquent recevoir plus de courriels rédigés en lettres majuscules, en gras ou avec des points d’exclamation."
Le télétravail est porteur de nouveaux risques psychosociaux : isolement, surcharge, sentiment d’être surveillé en permanence, addictions.
Toutefois, selon ce baromètre, le soutien perçu par les salariés dans l’entreprise augmente. Les salariés analysés estiment ainsi être soutenus en premier lieu par leur collègue, à 83% ; puis leur N+1, à 77% ; avant leur direction, à 70%, et leur DRH, à 67%, et la médecine du travail à 58%.
Toutes durées confondues, les trois premiers motifs des arrêts maladie prescrits sont :
la maladie ordinaire (29 %)
les troubles musculosquelettiques (TMS) (17 %)
les troubles psychologiques (15 %)
Et la montée des risques psychosociaux (RPS) est devenue le deuxième motif d’arrêts maladie en mai, après la Covid-19.
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