L’INRS a publié en Juin 2019, un dossier sur la prévention des Risques PsychoSociaux (RPS), dès les premières lignes, l’INRS informe : « Aujourd'hui, les risques psychosociaux (RPS : stress, épuisement professionnel - burnout, harcèlement, violences...) ne peuvent plus être considérés comme des risques dits " émergents ". Les dispositifs de sensibilisation ou de méthodologies d'action se sont multipliés, pour aider à la mise en place d'une démarche de prévention dans les entreprises. Il est donc apparu nécessaire d'actualiser la démarche de prévention des RPS. Elle consiste en particulier à mettre l'accent sur l'étape de préparation, déterminante pour aboutir à un plan d'actions en lien avec le diagnostic posé sur les situations de travail. »
Ce dossier paru dans la Revue Hygiène et Sécurité du Travail (HST) N°255, Juin 2019, est constitué de 5 articles :
1. Démarche de prévention des RPS : évolution des pratiques (p.28)
2. Passer d’une situation d’alerte RPS à une démarche de prévention (p.32)
3. Les leviers d’intervention en santé au travail face aux RPS (p.38)
4. Conditions générales de réussite d’une démarche de prévention : l’exemple d’une entreprise du secteur industriel (p.43)
5. Mise en place d’une démarche collective de prévention des RPS : le cas d’un établissement d’accueil (p.47)
Nous nous attarderons plus particulièrement sur le premier article « Démarche de prévention des RPS : évolution des pratiques »
Comme nous avons pu, également, le remarquer : « les pratiques de prévention dans les entreprises se sont modifiées, diversifiées, permettant de capitaliser sur les retours d’expérience ».
« En octobre 2007, à l’issue de la Conférence sociale sur les conditions de travail, les RPS sont positionnés comme l’une des trois familles de risques professionnels prioritaires. En 2008, les partenaires sociaux français transposent l’accord-cadre européen sur le stress au travail et signent un accord national interprofessionnel sur ce risque (la même transposition aura lieu en 2010 sur le harcèlement et la violence au travail). »
Depuis « les dispositifs de sensibilisation, ou de méthodologies d’action, se sont multipliés pour aider la mise en place de démarche de prévention. La classification des facteurs psychosociaux, issue des travaux du collège d’expertise, présidé par Michel Gollac, a par ailleurs permis d’élargie le champs des facteurs à prendre en compte. »
La démarche de prévention est centrée sur le travail et l’analyse des situations de travail.
« Il ne s’agit pas de procéder à une analyse psychologique des comportements des salariés. L’analyse ne porte ni sur la vie privée des personnes ni sur leur personnalité. Seuls, les éléments […] concernant le travail et son organisation sont exploités. Il ne s’agit pas non plus de s’inscrire dans une recherche de responsabilité. »
« Une démarche participative, impliquant l’encadrement, les représentants du personnel et le service de santé au travail.
L’employeur porte la responsabilité de la prévention (art. L. 4121-1 du Code du travail). Toutefois, pour que l’action soit efficace, il faut que l’ensemble des acteurs concernés s’organisent pour travailler ensemble. Y associer l’encadrement, les représentants du personnel, ainsi que le service de santé au travail, constitue un facteur clé de la réussite de la démarche. L’instance porteuse de la démarche de prévention est, par essence, le Comité Social et Economique (CSE), quand il existe dans l’entreprise. Les salariés participent également à la démarche, car l’accès au travail réel ne peut se faire sans les interroger »
Analyser les situations de travail réel
« L’analyse vise à comprendre les conditions d’exposition des salariés aux facteurs de RPS, mais également à repérer ce qui fonctionne bien et qui est préservé (facteurs de protection). Pour cela, il s’agit de prendre en considération la façon dont les salariés effectuent réellement leur travail, avec les contraintes, les ressources et les régulations possibles ou non. Ce temps d’analyse est très important. »
« Le recueil des informations dans l’entreprise et auprès des salariés peut être réalisé par le recours à différentes méthodes : entretiens individuels, collectifs, observations au poste de travail, questionnaires, analyse de documents. »
Redécouvrez, l'article de TOIT de SOI, sur les méthodes quantitatives : « Baromètre, diagnostic… quel outil choisir ? Et pour quels bénéfices ? »
Le plan d’action
« La définition des actions préventives découle des résultats de l’étape d’analyse. Le plan d’action sera d’autant plus concret et opérationnel que l’analyse aura permis de faire le lien entre les facteurs de RPS et les situations concrètes de travail. Des pistes d’action émanent souvent des salariés interrogés. Elles sont à prendre en compte, même si elles sont par la suite reformulées, précisées, complétées. »
Suivre et évaluer les actions
« La démarche de prévention est itérative, la dernière étape consiste donc à suivre et évaluer les actions mises en œuvre. L’objectif est de connaître l’efficacité des mesures prises, et de les ajuster au besoin »
Da manière plus approfondie, sur une démarche itérative, il vous est, également, possible de vous rapporter au Baromètre de Prévention des Troubles Musculo-Squelettiques (TMS) que j'ai développé.
Lien vers le dossier HST : https://www.inrs.fr/media.html?refINRS=DO%2025
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